La réfome des lycées : on recommence
"Orientation : le droit à l'erreur Le premier axe de la réforme consistera à donner aux lycéens un
"droit à l'erreur", c'est-à-dire à leur offrir la possibilité de
changer d'orientation en cours de cursus. Ils pourront ainsi passer
d'une filière à l'autre grâce à des stages de remise à niveau qui
pourraient être organisés, par exemple, pendant les vacances scolaires. Concernant l'orientation justement, elle devrait être renforcée à
toutes les échelles. Comme en terminale, une "orientation active" sera
mise en place dès la première avec une meilleure information sur la
filière, les études supérieures et les débouchés. L'idée est aussi de rendre l'orientation plus progressive, la classe
de première devant être plus générale et la terminale plus spécialisée,
et d'instituer un lien systématique entre les lycées, l'enseignement
supérieur et le milieu professionnel. La section technologique plus musclée, la filière scientique plus ciblée La réforme du lycée prévoit un rééquilibrage des effectifs entre les
filières S, ES et L. Nicolas Sarkozy souhaite notamment briser
l'hégémonie de la filière scientifique (S), qui attire la moitié des
lycéens. D'autant que 44% seulement des bacheliers (S) choisissent
cette série par goût des sciences, et 30% pour se garder ouvertes
toutes les portes d'entrée du supérieur, selon la mission parlementaire Apparu
sur le lycée, qui a rendu son rapport en mai. Ainsi, les conditions
d'admission en filière S seront durcies, avec un renforcement des
enseignements scientifique pour mieux cibler les élèves. La section technologique (STI) sera quant à elle renforcée et
appelée à devenir un "véritable parcours qui débouche sur les emplois
d'ingénieurs et de techniciens dont l'économie a besoin". Les
programmes seront changés, ses élèves auront droit à un contingent de
places réservées en BTS et en IUT, et des classes préparatoires aux
écoles d'ingénieurs spécifiques leur seront réservées, selon la
présidence. La filière (L) tournée vers l'international Quant à la filière L, qui souffre du désengagement massif des
élèves, le gouvernement veut la rendre plus attractive en communiquant
sur les possibilités auxquelles elle donne accès pour la suite des
études. Elle devrait devenir une "filière d'excellence tournée vers
l'international", avec la pratique renforcée des langues étrangères et
des options telles que le droit. Un accompagnement renforcé Le troisième axe du plan gouvernemental consiste en la mise en
place, à la rentrée 2010, de deux heures obligatoires par semaine
d'accompagnement personnalisé pour les élèves de seconde - un système
appelé à s'étendre aux premières et terminales en 2011 et 2012. Une marge d'autonomie sera laissée aux établissements pour organiser
cet accompagnement, que les professeurs seront amenés à assurer, et
trouver un équilibre avec les heures de cours. Des langues, des arts, de l'autonomie... Quatrième axe de la réforme, le lycée poursuivra l'objectif d'une
pratique courante d'une ou deux langues étrangères, par le recours, par
exemple, à des visio-conférences, à un nombre accru d'assistants
étrangers, à des échanges avec des établissements étrangers, etc. Cinquième axe : le développement de l'éducation et de la pratique
artistique et la prise en compte dans les compétences de la pratique
d'un instrument de musique, d'un engagement humanitaire ou associatif.
Enfin, Nicolas Sarkozy proposera des mesures pour aider les lycéens à
conquérir leur autonomie, comme l'abaissement à 16 ans de l'âge légal
pour exercer des responsabilités associatives. La réforme concerne 1,4 million de jeunes, selon les chiffres du
ministère de l'Education nationale. Le lycée est accusé de mal orienter
les jeunes, mais aussi de mal les préparer aux études supérieures :
seuls 53% des bacheliers inscrits en première année de licence
obtiendront leur diplôme en troi ou quatre ans, selon le même rapport. Autre problème, le fort taux de redoublement des élèves de seconde
(15%). La classe de seconde est la plus redoublée du secondaire
(collège et lycée ), ce qui représente un coût de 1 milliard d'euros,
selon le rapport Apparu."