Google Yahoo et Microsoft défendent les droits de l'internaute
Vu dans le monde du 28/10/08
"Un code d'éthique visant à déjouer les
efforts de censure et de surveillance des régimes autoritaires a été
annoncé, mardi 28 octobre, par des géants de l'Internet, soucieux de
redorer leur blason après plusieurs affaires où certains avaient semblé
oublier les principes de liberté qui régissent le Web.
La "Global Network Initiative" associe Yahoo!, Google et Microsoft à
des organisations de défense des droits de l'homme, des universitaires
et des investisseurs, et affiche l'objectif de "protéger la liberté d'expression et le droit à la vie privée"
des internautes. Les parties s'engagent à adopter l'interprétation la
plus restrictive possible des législations sur la censure, et à
combattre ou minimiser la surveillance des échanges sur leurs réseaux.
Le code de conduite prévoit dans un premier temps que,
d'ici à décembre 2010, les sociétés participantes devront établir des
procédures internes. Ce n'est qu'en janvier 2012 qu'elles envisagent de
mettre sur pied une équipe d'experts indépendants chargés de veiller au
respect de la liberté d'expression et de la vie privée.
Le directeur adjoint du comité pour la protection des journalistes,
Robert Mahoney, a notament souligné dans un communiqué commun que "le tiers des journalistes actuellement en prison travaillaient en ligne". L'association Reporters sans frontières (RSF) a "salué"
le geste des géants du Web, mais ne s'est pas associée à ce code de
conduite, l'estimant insuffisant puisqu'il garde pour référence les
législations locales.
Jusqu'à présent, l'obligation de respecter les lois en vigueur est la
principale excuse avancée par les sociétés accusées de complicité avec
des régimes répressifs, en particulier en Chine [...] Il a notamment été reproché à Google d'accepter de filtrer des
recherches sur Internet pour empêcher la consultation d'informations
sur la démocratie ou le massacre de la place Tiananmen en 1989. Au
début du mois, le service de téléphonie et de messagerie sur Internet
Skype, appartenant à eBay, avait dû reconnaître que son partenaire
chinois TOM Online avait stocké des messages politiquement sensibles
qui, selon des universitaires, pouvaient être facilement consultés par
les autorités. Quant à Microsoft, il a été accusé de bloquer le blog
d'un influent commentateur chinois qui avait critiqué des remaniements
à la direction du quotidien Les Nouvelles de Pékin.[...] RSF soutient une démarche alternative, reposant sur un projet de loi circulant au Congrès américain, le Global Online Freedom Act (Gofa) : reprenant l'idée d'un observatoire indépendant.
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